Le Système de Ptolémée
"Son oeuvre magistrale, l'Almageste"
Né à Ptolémaïs (Haute-Égypte), d'où son nom, cet illustre astronome et géographe vécut à Alexandrie (90-168). Son oeuvre magistrale, la Composition Mathématique (vers 150), sera rebaptisé Megiste Syntaxis (le très grand traité) ou encore l'Almageste par les Arabes. C’était une vaste compilation des hypothèses et résultats obtenus à l'époque sur le mouvement des objets célestes que complète un traité de trigonométrie.
Tirant sa propre autorité d’Aristote dont il avait perfectionné le système, Ptolémée situe la Terre au centre du monde et les astres autour d'elle.
Le triomphe du géocentrisme
Le
géocentrisme est ancré durablement. Il a trouvé son contexte: une
science disposant d’outils efficaces compatible avec les propriétés
physiques des éléments; un consensus : l’univers est ordonné car il ne
peut connaître le vide; des autorités : Aristote et Ptolémée.
Ptolémée conserve aussi l'idée d'un monde céleste parfait superposé à un monde sublunaire imparfait, mais pour expliquer le mouvement circulaire des astres à vitesse uniforme, il rattache les planètes à des roues non à des sphères, ce qui l'amène à supposer l'existence d'une quarantaine de roues décentrées auxquelles sont attachés les corps qui tournent comme dans des engrenages.
L'artifice des épicycles
Pour
sauver les irrégularités du cours des planètes, on fait appel à de
drôles de figures de manière à faire à peu près coïncider ce que l’on
perçoit avec les calculs que l’on sait faire. Peu importe alors qu’il
faille donner au système solaire des mouvements qui puissent être
contradictoires.
Par exemple, pour sauver l’anomalie apparente de la trajectoire du Soleil, on lui fait décrire un cercle excentrique à la Terre. Pour décrire l’inégalité des saisons, on va user de nombreux théorèmes parfois extrêmement lourds et complexes.
Voici comment, durant des siècles, l’astronomie va devenir prisonnière de théories qui étaient connues déjà en 244 av. J.-C. par un certain Apollonius de Perge avant que Ptolémée ne soit considéré comme le père de ce monde de figures.
Le système de Ptolémée Andreas Cellarius,
Harmonia macrocosmica, 1705
L'ordre dans la Science astronomique
Comme
l’a dit Pierre Duhem (1861-1916), "les doctrines de Ptolémée ont fait
régner l’ordre dans la Science astronomique; ordre provisoire, il est
vrai, auquel la théorie de la gravitation universelle devait un jour
substituer une classification différente et singulièrement plus
parfaite; mais ordre indispensable, sans lequel la classification
définitive ne fût, peut-être, jamais parvenue à s’établir."
A suivre... la Science des arabes.