La reconstitution du Système solaire
"1781 Uranus, 1846 Neptune, 1930 Pluton... le puzzle est enfin complet"
Mars, la planète rouge, est connue depuis l’Antiquité. Néanmoins,
l’amélioration très progressive de l’instrumentation permet de meilleures
observations que par le passé. Entre 1659 et 1666, le Hollandais Christian
Huygens (1629-1695 à gauche) et le Français Jean-Dominique Cassini (1625-1712)
effectuent les premières véritables observations détaillées de la planète
Mars. Ils signalent des taches blanches sur la circonférence du disque que
Huygens associe déjà à de la glace. En effet, en novembre 1659, Christian
Huygens semble avoir découvert le premier les calottes polaires martiennes,
même si certains croquis esquissés par Jean-Dominique Cassini en 1666 peuvent
conduire à admettre un partage de la découverte.
Alors que Jupiter fut l’objet de toute l’attention de Galilée qui
découvrit quatre lunes en 1610, l'astronome Cassini observera la fameuse grande tache
rouge en 1664. Ces travaux ne sont possibles qu’à la suite du
perfectionnement des instruments d’optique. Kepler avait perfectionné la
lunette de Galilée qui ne sera plus utilisée après 1650. La précieuse loi de la
réfraction de la lumière fut découverte en 1621 par le mathématicien hollandais
Willebrord Snell van Royen dit Villebrordus Snellius (1581-1626).
Les grandes lunettes ou réflecteurs
1690 Uranographie par Hévelius
Johannes Hevelius (1611-1687), astronome
allemand, fait partie de ces amateurs passionnés par les affaires du ciel.
Juriste, conseiller municipal, brasseur, il commença à construire un
observatoire chez lui, à Dantzig (Gdansk), en 1641. De ces études, il laissa un
catalogue de nombreuses étoiles sous la forme d’un grand atlas céleste figuré
d’une grande valeur artistique.
Sa
grande lunette montée sur une poutre de 50 m de long permet une
augmentation de la focale. Mais l'allongement de l'instrument rend les
observations fort difficiles
Ursa major - représentation tirée du grand atlas
Vers 1684 la division de Cassini
Tandis que Huygens décrit la véritable nature des anneaux de
Saturne et découvre l’un de ses satellites, Titan (1655), Cassini enrichit les
connaissances sur Saturne parée de quatre nouveaux satellites (Japet, Rhea,
Dione et Tethys), ainsi que d’une division dans des anneaux appelée, depuis, la
division de Cassini.
Sur cette image prise en février 2005 par la sonde Cassini, la division apparaît sous la forme d'un grand trait noir central.
1781 Herschel découvre Uranus
L’astronome amateur allemand Wilhelm Herschel (1738-1822)
découvrit la planète Uranus le 13 mars 1781. Prise tout d'abord pour une comète,
la nouvelle planète fut appelée Georgium Sidus en hommage au roi
d'Angleterre George III avant de changer de dénomination. En mai 1782, George
III fit construire un observatoire grâce auquel Herschel découvrit en 1789 deux
satellites d’Uranus, l'inclinaison de l'axe de Mars et de nombreuses comètes.
Dans ce remarquable travail scientifique, il faut donner toute sa place à la
soeur de l’astronome, Caroline. Artiste promise à une carrière musicale, elle
abandonna cette voie lorsque son frère, passionné d'astronomie, déménagea au
voisinage de Windsor Castle. En plus d'assister son frère lors des nuits
d'observations, Caroline Herschel, exécutait des calculs routiniers mais
nécessaires, préparant catalogues et publications et polissant même des
miroirs. En 1787, le roi reconnaît son travail en tant qu'assistante de William
Herschel et lui fait verser un salaire. À la suite des encouragements de son
frère, Caroline se servira des télescopes pour ses propres recherches. Ainsi,
elle découvrit des nébuleuses et de nombreuses comètes. Astronome à part
entière, elle révisera le catalogue d'étoiles de Flamsteed. Lorsque, en 1788,
William se maria, Caroline n'en continuera pas moins sa collaboration au
travail astronomique de son frère.
1846 Galle découvre Neptune
Le 23 septembre 1846, l’Allemand Johann
Gottfried Galle (1812-1910) découvrit Neptune, depuis Berlin, grâce aux calculs
de l’astronome et polytechnicien français Urbain Jean Joseph Le Verrier
(1811-1877). Cette découverte est intéressante pour l’histoire de l’astronomie
car elle consacre le triomphe de la mécanique céleste. Le calcul permettait de
découvrir un corps céleste situé à plus de 4 milliards de kilomètres de la
Terre !
Arago : « M. Le Verrier vit le nouvel astre au bout de sa plume. »
Uranus, la septième planète du système solaire, découverte par
William Herschel, présentait des irrégularités axiales et orbitales, qui
s’expliqueraient par la présence d’un autre corps massif, bien au-delà de son
orbite.
L’astronome français Urbain Le Verrier (1811-1877) étudia la
question à l’aide de calculs mathématiques en 1844 et découvrit la planète
Neptune en 1846. Le Verrier communiqua le résultat de ses travaux à l’académie
des sciences le 31 août 1846.
A suivre... Deuxième partie : L'abandon du centralisme. Il était une fois l'univers