Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'univers révélé
22 octobre 2005

Galilée détrône le géocentrisme

 

galileo"Ce nouveau Christophe Colomb, parvint à réunir les mondes terrestre et céleste"

 

 

 

 La diffusion du système héliocentrique traditionnellement attribué à Copernic n’a pu se réaliser utilement qu’à partir du moment où l’on est passé à un univers héliocentrique. Ce passage impliqua de fonder une nouvelle physique, qui, seule, pouvait rendre cohérente la nouvelle hypothèse. C’est Galilée qui transformera le système copernicien en conception du monde cohérente.

La fin du géocentrisme est proche. Elle peut être datée de 1610, date à laquelle un astronome inconnu né à Pise, fils d’un musicien florentin, publie un ouvrage d’observations, le « Messager des étoiles ». Dans ce petit livre, rédigé de telle manière que tous les hommes instruits puissent le lire, Galileo Galilei (1564-1642) soutient que la Lune n'est pas une sphère parfaite mais se révèle montagneuse et accidentée. La « lumière cendrée » n'est rien d’autre que le clair de Terre reflété par la Lune.


Aussitôt Galilée devient premier mathématicien du Studium de Pise et premier mathématicien et philosophe du Grand Duc de Toscane. Il reçoit l'appui d'astronomes illustres comme Kepler ou encore Clavius, chef des astronomes du Pape. siderius

Poursuivant ses recherches, il fait de nouvelles découvertes qui se révèlent capitales. En pointant sa lunette sur Vénus, il observe des phases, comme celles de la Lune, et des variations de sa taille apparente. Pour lui, cela ne fait aucun doute : la planète tourne autour du Soleil et se déplace par rapport à la Terre.

Galilée concluait que tous ces objets célestes appartenaient au même monde que le nôtre. Ils ne pouvaient en être dissociés. La géographie céleste fut bouleversée.

Galilée, ce nouveau Christophe Colomb, parvint à réunir les mondes terrestre et céleste. L’Univers était désormais considéré comme partout identique et homogène. 

Très vite connu dans toute l’Europe, Galilée a conscience que, de la seule observation, il ne peut convaincre ses semblables de la fausseté du système de Ptolémée. Mais il ne sait pas encore qu’à l’issue de son aventure il sera le plus célèbre des accusés. 


La lunette : un nouveau regard sur l'univers

 

t_lescopTout cela ne fut possible que grâce à l’emploi d’un instrument nouveau : la lunette. Si le premier traité au sujet de la lentille revient au Napolitain Giambattista della Porta, c’est le lunetier et faiseur de spectacle hollandais Hans Lipperhey ( ?-1619) qui déposa le premier brevet d’invention relatif à la lunette en 1618. galileo_telescope1

Galilée copia l’instrument qu’il présenta déjà à Venise au mois d’août 1609.

 

Grâce à la lunette, Galilée montra l’aspect montagneux de la Lune, la densité incroyable des étoiles dans la Voie Lactée, les phases de Vénus, les taches sur le soleil et les quatre satellites autour de Jupiter (les astres médicéens, nom choisi en l’honneur de Cosme de Médicis).


La nature est un langage mathématique

Convaincu que le chercheur est capable de découvrir des lois mathématiques qui pré-existent dans la nature, Galilée se place au même rang que le Créateur ce qui lui attire de nombreuses inimitiés. A travers la mécanique, il étudie les phénomènes sensibles en sachant que leur connaissance viendra de mesures non pas exactes mais approchées. C'est ainsi qu'il découvrira la fameuse loi de la chute des corps. On sait que, vers 1590, Galilée étudia la chute des corps : il vérifia que des objets de masses différentes chutent identiquement (contrairement à ce qu'affirmait Aristote).

fl_cheNous laissons le lecteur approndir ce domaine des recherches pour nous intéresser au principe d'iunertie qui réintroduit l'éternel argument de la flèche.

Il existait un obstacle capable d’affaiblir le système héliocentrique : le fameux argument de la flèche. Si la terre n'est pas fixe et possède un mouvement propre dans le système solaire, on ne comprenait pas alors pourquoi, sur Terre, nous ne sentions pas du tout ce mouvement. Si je tire une flèche à la verticale, comment comprendre que cette flèche retombe pile à l'endroit d'où elle a été tirée, et pas légèrement à coté, dû au mouvement propre de la Terre par rapport au Soleil ? Si nous ne ressentons pas les effets du mouvement de la Terre, c'est que nous sommes entraînés par elle dans l'espace : quand nous sommes reliés à elle sur sa surface, elle nous communique la vitesse qu'elle a par rapport au soleil, et le principe d'inertie nous dit que nous devons conserver cette vitesse, donc ce mouvement. Si la flèche retombe à la verticale, c'est par ce que son inertie l'oblige à suivre la Terre : pendant sa chute, la Terre s'est déplacée par rapport au Soleil, mais la flèche a fait de même, donc au total, la flèche ne s'est pas déplacée par rapport à la Terre.


 

 

1632 - Démonstration en faveur de l’héliocentrisme : « Dialogue sur les deux grands systèmes du monde »

galileo_moon_phasesQu’il y ait des cratères sur la lune, c’est une chose, mais que la Terre tourne c’est différent. Galilée veut convaincre. Dès l’été 1610, d’obscurs enseignants des universités de Bologne et de Pise l’attaquent mais la faiblesse de l’argumentation rend inoffensives ces premières critiques. Le problème des taches solaires l'oppose aux thèses d'un jésuite : le père Scheiner soutient la thèse aristotélicienne de la perfection immaculée du Soleil, corps céleste le plus parfait, roi du ciel, image de la gloire divin.

Plus tard, à l’occasion d’une discussion technique, Galilée est obligé de rejeter les propositions d’Aristote sur les corps lourds et les corps légers. Les professeurs de Pise, qui enseignent ces idées, sont directement mis en cause. Ils pensent attirer Galilée sur le terrain religieux pour démontrer que son système est directement en contradiction avec la Bible. Dans un nouvel ouvrage publié en 1632, « Dialogue sur les deux grands systèmes du monde », Galilée invente une discussion imaginaire entre Simplicio, le représentant des idées de la philosophie traditionnelle, et, d’autre part, Salviati et Sagredo, des candides qui se passionnent pour les sujets scientifiques. Au cours du dialogue, Galilée fait dire à Salviati ses convictions sur l’héliocentrisme.

 

dialogues1SALVIATI : (…) Or, nous avons divisé l'univers en deux parties, l'une étant nécessairement mobile, l'autre immobile; pour tout ce qui peut dépendre de ce mouvement général, faire bouger le Terre revient au même que faire bouger tout le reste du monde, puisque ce mouvement n'agit que sur la relation entre les corps célestes et la Terre et que seule cette relation change.

Or si le seul mouvement de la Terre, tout le reste de l'univers étant au repos, suffit pour arriver exactement au même résultat qu'un mouvement commun à tout l'univers, la Terre étant au repos, qui voudra croire que la nature (tous s'accordent à penser qu'elle ne met pas en oeuvre beaucoup de moyens quand elle peut se contenter de peu) ait choisi de mouvoir à une vitesse inconcevable un nombre immense de très grands corps, pour produire un résultat auquel suffirait le mouvement modéré d'un seul corps tournant autour de son propre centre ? (...)


 

 

 

 

 

 

 

 


Juin 1632 Le procès de Galilée


urbainDans la Bible, on peut lire que Josué arrêta le Soleil ce qui veut dire que le soleil est mobile et tourne autour de la Terre et non l’inverse. Des scientifiques renommés comme Lodovico della Colombe ou Niccolo Lorini font pression pour que l’Eglise prenne position sur la controverse. En 1611 déjà, le cardinal Bellarmin invitait les savants à considérer le système héliocentrique comme une simple hypothèse scientifique. Au cours d’une audience avec le saint homme, en février 1616, Galilée avait pensé convaincre de sa bonne foi. Mais, en 1621, le cardinal décède. Le pape Urbain VIII sera le protagoniste de la célèbre condamnation. « Le Dialogue sur les deux principaux systèmes du monde » publié en 1632 sera analysé par l’Eglise comme une provocation. Le livre est interdit.

Galilée, âgé de 69 ans, sera condamné par l’Inquisition à lire un acte public d’abjuration. Les textes officiels de la condamnation sont diffusés dans les écoles et les universités à titre avertissement. Placé à Sienne sous la tutelle d’un archevêque ami, assigné ensuite à résidence dans sa maison d’Arcetri, Galilée devint aveugle. Il rejoindra Florence où il décèdera le 8 janvier 1642.


galilee_proces1


L'acte public d'abjuration :

[…] Nous disons, prononçons, sentencions et déclarons que toi Galilée, pour les raisons déduites au procès et que tu as confessées ci-dessus, tu t’es rendu envers ce Saint-Office véhémentement suspect d’hérésie, ayant tenu cette fausse doctrine et contraire à l’Écriture Sainte et Divine, que le Soleil soit le centre du monde et qu’il ne se meut pas de l’Orient à l’Occident, et que la Terre se meuve et ne soit pas le centre du monde, et que l’on puisse soutenir et défendre comme étant probable une opinion après qu’elle a été déclarée par définition contrariant la Sainte Écriture; et conséquemment tu as encouru toutes les censures et peines imposées et promulguées par les Sacrés Canons et les autres constitutions générales et particulières, contre de tels délinquants. De celles-ci, Nous sommes contents de te délier, à condition que dès maintenant, avec un coeur sincère et une foi non feinte, tu abjures, maudisses et détestes devant nous les susdites erreurs et hérésies, et toute autre erreur et hérésie contraire à l’Église Apostolique et Catholique, de la manière et sous la forme prescrite par Nous. Et toutefois afin que ta grande faute, pernicieuse erreur et transgression que tu as faite ne demeure tout à fait impunie, afin que tu sois à l’avenir plus retenu et serves d’exemple aux autres pour qu’ils s’abstiennent de semblables délits, le livre des Dialogues de Galileo Galilei soit prohibé. Nous te condamnons à la prison formelle de ce Saint-Office, à Notre arbitre, et pour pénitence salutaire t’enjoignons de dire trois ans durant une fois la semaine les sept Psaumes de la pénitence, Nous réservant la faculté de modérer, changer ou lever, en tout ou en partie, les sus-dites peines et pénitences. […] Eppur si muove! (Et pourtant, elle tourne!) cette phrase légendaire fut inventée un siècle après la mort de Galilée, en 1757 à Londres, par Giuseppe Baretti, un journaliste brillant mais pas toujours crédible.


logo414
A suivre : la naissance de l'astronomie

Publicité
Publicité
Commentaires
L'univers révélé
Publicité
L'univers révélé
Derniers commentaires
Publicité