Les travaux théoriques de Copernic
"Une alternative minoritaire dans l'océan du géocentrisme"
On ne peut pas parler de révolution copernicienne. La
fin du géocentrisme ne s’est pas décidée en un seul jour.
Les idées du chanoine et astronome polonais Nicolas Copernic
(1473-1543) représentent une alternative minoritaire posée quelque part au
milieu de l’océan du géocentrisme. D’une part, si les travaux de Copernic
conduisent à placer le Soleil au centre du monde dont la Terre est délogée, ils
ne changent pas le modèle dominant. La physique d’Aristote n’est pas
remise en cause.
Le système héliocentrique de Copernic sera relativement peu
diffusé. Le savant lui-même fit preuve d’un prudent conservatisme.
Alors que Copernic, initié à l’astronomie par l’Italien
Domenici Maria Novara (1454-1504) réalisait sa première observation à Bologne
le 9 mars 1497, il se consacra à cette matière à partir de 1512. C’est dans un
manuscrit rédigé dans la période 1513/1514 qu’il mentionne une théorie selon
laquelle la Terre se déplace tandis que le Soleil reste immobile.
Comment Rheticus sortit Copernic de l’ombre
Réticent à la publication de ses idées, Copernic les aurait
gardées secrètes si son disciple, Rheticus (de son vrai nom Jerzy Joachim Retyk) n'en avait donné un résumé dans un opscule appelé la
« Narratio prima ». En 1541, une deuxième édition signée par Rheticus
fut publiée à Bâle.
Cependant l’ouvrage capital du maître le « De
revolutionibus » demeurait dans l’ombre car les sentiments
anti-coperniciens étaient très forts chez les protestants.
En 1542, deux cahiers seront publiés à Nuremberg. En juin de
la même année, Copernic composa sa célèbre dédicace au pape Paul III, l’un des
plaidoyers les plus convaincants en faveur de la liberté d’expression.
L’histoire copernicienne semble s’arrêter là.
Le 24 mai 1543 Copernic disparaît. Durant de nombreuses années, ses travaux ne seront appréciés qu’au regard de l’amélioration des tables astronomiques. Mais nullement pour avoir remis en cause la toute puissance du Système dominant.
Le système héliocentrique de Copernic
« Quoi qu'il en soit, la Terre est devenue une
planète quelconque. Un nouveau regard se pose sur l'univers. La vision globale
se déstabilise comme une roue qu'on décentre perd sa symétrie et sa régularité.
L'étalon-cercle n'est plus reconnu. Les sphères qui entourent la Terre éclatent
les unes après les autres. »
Jacques Dufresne
A suivre... Galilée détrône le géocentrisme.